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Restauration d'un des derniers loudes de Kerkennah

Catégorie : Restauration du Loud

  • L’histoire incroyable de la renaissance d’un loude de Kerkennah

    L’histoire incroyable de la renaissance d’un loude de Kerkennah

    Ce loude n’aurait pas existé sans la rencontre de deux hommes Robert et Salah. Robert, est un passionné de vieux gréements, il est propriétaire de la « Maria Gilberte » un thonier breton de 1945. Lors d’une navigation aux Kerkennah en 1992, dans le cadre de son association de réinsertion « Vagabondage » il fait la rencontre de Salah un kerkennien de souche, très attaché à la sauvegarde du patrimoine qui rêve de faire revivre un loude, bateau emblématique des îles Kerkennah. Robert a besoin d’un support pédagogique pour les activités de son association.

    Pourquoi ne pas construire un loude ?

    Très vite un projet de construction prend forme … Salah fait appel à des charpentiers de marine locaux expérimentés, les gabarits anciens conservés par les familles sont ressortis, et le loude du Président Bourguiba servira de modèle.

    La construction de la structure est réalisée à Sfax en olivier massif dans du bois tors.

    Le bordage et les finitions seront réalisés à Kerkennah

    Le loude sera mis à l’eau dans les règles de la tradition avec la participation de toute la population locale le 1er mai 1994 dans la baie de Chergui, il portera le nom de « Haj Ameur » en l’honneur du grand père de Salah qui naviguait sur ce type de bateaux au début du siècle dernier.

     Le Haj Ameur naviguera deux ans dans ses eaux natales dans un cadre associatif.

    En 1996 l’association vagabondage arrête ses activités à Kekennah et le loude part pour la France et débarque à Marseille

    Il est remorqué de Marseille à Barcares avec le « Don du Vent » un ketch aurique de 23,60m datant de 1947

    Le Loud doit participer à un projet de musée flottant à Barcares qui pour des raisons politiques ne verra jamais le jour.
    Il est abandonné deux ans sur la plage au village des pêcheurs, le bateau sert de poubelle !

    En 1998 l’association Bonança récupère le bateau à Font del Port où il est utilisé pour des navigations sur l’étang de Salses-Leucate avec les jeunes encadrés par les éducateurs du centre de Carcassonne jusqu’en 2003.

    À partir de 2003 l’association n’accueille plus de jeunes et le bateau est laissé à l’abandon.

    En 2006, Lionel un jeune charpentier de l’association « Tangaroa », séduit par la beauté de ce bateau, décide de le restaurer. Deux ans plus tard

    En 2008 le bateau est remis à l’eau, mais il s’échouera rapidement.

    Son mouillage sur le Barcarès n’est pas abrité. Une tempête d’hiver plus forte que les autres l’a jeté sur la rive de l’étang d’où il est tiré, non sans dommages.Dégréé, il gît là, abandonné depuis ces années, subissant l’assaut des intempéries.

    En 2013 René ALLERA organise un voyage associatif avec Voile Latine de Sète et du Bassin de Thau, aux kerkennah, un des derniers endroits où on peut encore voir des voiles latines au travail.

    Les adhérents prennent conscience que les loudes ont complètement disparus, seules quelques épaves échouées sur les plages témoignent de ce passé.

    Au retour de ce voyage ils apprennent qu’un loude gît sur les bords de l’étang de Salses en France. Ils decident de le sauver de la destruction.
    L’association « Le Loud » est crée fin 2016 à bord de la « Maria Gilberte » pour faire revivre ce bateau emblématique de Kerkennah, sa restauration prévue sur le chantier naval de la Plagette doit contribuer au projet de sauvegarde du patrimoine maritime de ce lieu.

    Il fallait donc ramener le loude à Sète. Trouver des financements, un transporteur, passer une convention avec l’association Voile Latine de Sète …

    Pour traverser l’étang de Salses jusqu’au port de Barcares, la flottabilité du bateau est assurée par des bidons.

    Pour pousser le bateau dans l’eau il fallait des conditions météo exceptionnelles qui ne se produisent qu’une ou deux fois par an, aux équinoxes, avec un épisode cévenole qui provoque un phénomène d’ acqua alta ou d’eaux grasses comme on dit ici. Rater une occasion signifie perdre un an sur le projet de restauration.

    Le transport du Loud au chantier de la Plagette se fera par la route sur un semi-remorque. Il arrivera les derniers jours de 2020 sur le Chantier naval

    Wahida une « Yanguiya » de kerkennah devient à cette occasion la marraine  providentielle du Loud.

    La restauration du bateau durera quatre années de 2020 à fin 2023.

    Un plan de forme et un plan de charpente seront réalisés afin de conserver la mémoire de ce bateau.

    ainsi qu’une représentation 3D

    Les barrots, le pont et la totalité des bordés seront remplacés.
    Le bateau sert d’outil pédagogique aux stagiaires des écoles de charpente marine des ateliers de l’enfer de Douarnenez et de Skol Ar Mor.

    La plus part des travaux sont réalisés par les adhérents bénévoles.

    Les essais de flottabilité sont réalisés par un expert, les affaires maritimes inscrivent le bateau avec son nouveau numéro d’immatriculation : ST G66020

    Sa mise à l’eau le 16 mars 2024 a donné lieu à une fête au chantier de la Plagette avec plus d’une centaine de participants,

    accompagné de musiciens de Kerkennah spécialement venus pour cet évènement.

    Le bateau est prêt a revivre, et a naviguer, il sera un bateau d’équipage pour les adhérents de l’association Voile Latine de Sète et du Bassin de Thau.

  • Changer un bordé sur le Loud

    Changer un bordé sur le Loud

    Le loud, un outil pédagogique au service de la transmission du savoir en charpente marine a été le support de stages auprès de jeunes venus de divers horizons.

    Nina actuellement en formation de charpente marine aux « Ateliers de l’Enfer » à Douarnenez est venue faire un stage au mois de décembre 2022, mais également Yosra des beaux arts de Nîmes, Sarah lycéenne à La Rochelle qui aimerait poursuivre dans la marine marchande à voile, Vincent et Alex de Skol Ar Mor, Clémentine qui a passé une semaine avec nous entre deux embarquements en Méditerranée ou Maxime un bénévole de l’association qui voudrait devenir charpentier.

    Le brochetage, la découpe et la pose d’un bordé ont permis d’initier tous ces jeunes stagiaires à la construction de bateaux en bois.

    La notion de gras et de maigre

    la coque d’un bateau est ronde surtout dans le bouchain, de ce fait, le bordé ayant une certaine épaisseur, sa largeur intérieure, celle qui plaque contre la membrure, sera plus courte que sa largeur extérieure d’une certaine valeur qu’on appelle le « Gras ». 
    Le point intérieur du bordé sera dans le « Maigre ».
    La mesure de l’angle entre les deux bordés, ou angle d’équerrage, nous permet de déterminer le gras à laisser pour réaliser un bordé qui s’ajuste parfaitement.

    Le principe

    Nous allons confectionner un gabarit sur lequel à intervalles réguliers seront marqués les points « Haut » et « Bas » des profils du bordé de façon à pouvoir les dessiner sur le plateau de bois.
    Nous cueillerons les points dans le « Maigre ».
    Le relevé des « angles d’équerrage » nous permettra d’estimer le « Gras » à laisser.
    Nous pourrons alors dessiner, côte à côte, sur la face extérieure du plateau, le profil maigre et le profil gras .
    On découpera le plateau dans le gras.
    Sur la face intérieure on reportera le maigre.
    On rabotera le champ, de façon à réaliser l’angle du bordé.
    Ensuite il nous faudra creuser l’intérieur du bordé en un arrondi qui viendra s’ajuster sur la courbure de la membrure, cette opération s’appelle « l’instaurage ».
    Il n’y aura plus qu’à placer le bordé, l’ajuster et le fixer.

    La théorie et la pratique

    Démontage des anciens bordés et préparation des membrures

    Lors du démontage des anciens bordés nous avons pu nous rendre compte des dégâts provoqués par les parasites du bois !

    Les vieux clous sont enlevés, les trous et les fentes des membrures sont rebouchés, les bois sont protégés avec un mélange de minium et d’huile de lin.

    Le bord opposé au bordé adjacent est matérialisé par une latte souple ( 25 x 7 mm) qui doit « filer » tout du long, sans creux ni bosse, clouée provisoirement sur les membrures.

    Le brochetage

    Le brochetage consiste à cueillir le profil d’un bordé directement sur la charpente, afin d’en reporter le développement en plan sur le plateau de bois dans lequel il sera découpé.

    Confection d’un gabarit

    Placer une latte à brocheter en contre plaqué suffisamment large en plusieurs morceaux assemblés par des plaques de recouvrement de façon à suivre la courbure du bordé, elle peut être ajustées aux extrémités.

    Cueillir les points

    il existe plusieurs façons de procéder et chaque charpentier trouve des petites astuces pour ne pas se tromper.

    la technique du compas
    la technique du poisson
    la technique de la règle graduée

    La technique du compas

    il faut utiliser un compas à pointes sèches avec une des pointes légèrement recourbée vers l’extérieur pour pouvoir accéder plus facilement aux points à cueillir.

    Définir des plans de gabariages, Guy préconise de prendre le plan de jonction de la varangue et de son allonge pour chaque membrure numérotée, avantage, en cas de doute sur une mesure on peut toujours revenir vérifier sur le bateau.

    Choisir un écart (ouverture du compas) qui doit être le même pour toutes les mesures et qui sera sauvegardé quelque part sur la latte de brochetage.

    Cueillir dans le maigre un point haut (H) et un point bas (B) à chaque membrure, avec le compas et le marquer avec un arc de cercle sur le plan de gabariage.

    Pour Lionel une autre façon de faire :

    Ci dessous le plan de gabariage pour les membrures N°1 et N°2 se trouve au centre de celles ci, l’écart est différent pour chaque point et il est conservé sur la latte par un arc de cercle, en haut à droite et en rouge pour le point Haut et en bas à gauche et en bleu pour le point Bas. Les angles d’équerrage sont reportés directement sur la latte.

    Le plan de gabariage est tracé aussi sur le bateau de façon à pouvoir éventuellement à y revenir.

    La technique du poisson

    la technique du poisson peut venir en complément de la technique du compas pour aller chercher des points difficiles d’accès ou qui ne sont pas sur un plan de gabariage comme les extrémités du côté de l’étrave ou de l’étambot.

    Le poisson peut avoir n’importe quelle forme, à condition qu’elle soit dissymétrique et de préférence avec un côté pointu, la pointe d’une équerre peut très bien servir de poisson, son angle droit servant de repère pour le repositionner sur la planche.

    ici la rablure d’étrave est cueillie point haut et point bas avec une petite réglette pointue avec des encoches dessus pour la dissymétrie et deux petits trous pour bien la repositionner lors du report des points sur la planche.

    Il est possible aussi dans certains cas de ne pas utiliser de compas pour brocheter un bordé.

    Avec ce type de poisson, utilisé par Marco, plus besoin de définir des plans de gabariage, on ne prendra pas des points mais des petits segments de droite en plaquant le poisson sur le bord supérieur et inférieur du bordé, on écrit quelque chose d’un côté du poisson pour ne pas le poser à l’envers lors du report des segments de droite.

    Cette technique fonctionne très bien pour la muraille ou le fond du bateau qui ne présentent pas trop de courbure, mais dans le bouchain, la latte de brochetage étant tangente au milieu de la courbure, en plaquant le poisson dessus on aura du mal a atteindre les points dans le maigre !

    la technique de la règle graduée

    Perpendiculairement aux plans de gabariage on trace une ligne qui servira d’origine aux mesures des distances des points haut et bas avec une règle graduée. On inscrira la valeur en millimètres directement sur la latte. Cette façon de faire n’est pas courante car elle sujette aux erreurs de lecture et de transcription qui sont fréquentes. L’intersection d’une droite et d’un arc de cercle tracé au compas donne un résultat beaucoup plus précis.

    Clémentine reporte ses mesures à la règle graduée

    Relever des angles d’équerrage

    Les mesures des angles à la fausse équerre sont reportées sur un bout de contre plaqué, la table d’équerrage, avec un côté bien droit qui sert de références,
    Ensuite on trace les perpendiculaires pour déterminer la quantité de gras en fonction de l’épaisseur du bordé.

    On peut également noter les angles directement sur la latte à brocheter à proximité des points.

    Les branches de la fausse équerre doivent être plus petites que la largeur du bordé pour que la mesure soit possible et il faut veiller à plaquer une de ses branches contre la latte de brochetage qui est tangente au point milieu de la courbure, et l’autre sur le champ du bordé adjacent.

    Tracé du bordé sur le plateau

    On pose le gabarit sur la planche en veillant de bien « mettre le coeur au soleil », à l’extérieur de la coque, pour que la déformation naturelle du bois soit dans le sens de la courbure des membrures et on le cloue pour faire le tracé du bordé.

    On trace les plans de gabariage et on reporte sur chacun d’eux le point haut et bas.

    Ensuite on peut enlever le gabarit puis à chaque point on plante un petit clou, on vérifie à l’oeil si les profils filent bien et qu’il n’y a pas de points aberrants.
    On applique contre les clous une règle souple pour lisser les points et on trace le maigre.
    On reporte le gras qu’on trace aussi.

    On découpe le plateau dans le gras en prenant soin de laisser le trait de crayon
    Pour la découpe on peut utiliser la scie sauteuse, la scie à ruban ou la scie circulaire portative qui est moins sujette aux déviations.

    Ensuite on rabote le champ du bordé à angle droit au rabot à main « jusqu’au trou du clou ! »

    Puis on reporte la valeur du gras sur la face intérieur qu‘on trace sur toute la longueur du bordé et on rabote en biais pour avoir un bordé avec l’angle d’équerrage mesuré. 

    Instaurer le bordé

    Il faut creuser la partie intérieur du bordé pour qu’il s’ajuste parfaitement à l’arrondi des membrures pour ne pas forcer le bois au serrage et éviter qu’il se fende.

    On réalisera un jeu de calles d’instaurage

    l’instaurage peut se prendre aussi avec un peigne

    On détermine la valeur du creux maximum.
    On passera le bordé à la dégau qui devra avoir l’épaisseur finie augmenté du creux.

    Ensuite le bordé est creusé avec une disqueuse au niveau de chaque membrure.
    Le creux peut ensuite être réalisé sur toute la longueur du bordé à la disqueuse ou avec un rabot à lame courbe ou rabot à coffrer.

    Placer et Ajuster le bordé à l’aide de calles et de serre-joints

    et le fixer

    La sur-épaisseur sur les coutures est enlevée au rabot et finition à la ponceuse orbitale de façon à avoir une courbure de la carène continue et harmonieuse.

  • Confection d’un nouveau mât pour le Loud

    Confection d’un nouveau mât pour le Loud

    Le mât d’origine étant trop abîmé, nous avons décidé d’un faire un neuf à partir d’un poteau télégraphique de 12 mètres que nous avons fait venir de Loraine par camion.

    Pour le déplacer sur le chantier il y a du monde : Corine, Lydie, Daniel, Sabine, Jacques, Léo, Karim, François, Philippe …

    Le vieux mât nous a servi de modèle ainsi qu’un schéma côté retrouvé dans les archives.

    Nous avons entrepris de mettre ce poteaux aux dimensions voulues, 170 mm à la base et 100 mm au sommet en commençant par réaliser les 4 faces d’un mât carré. Les arêtes sont tracées au cordeau,

    et le bois entaillé à la scie sabre est enlevé au ciseau à bois.

    Deuxième étape : nous avons cassé les arêtes de façon à faire un mât octogonal, la largeur de chacune des 8 faces dépend du diamètre avec largeur = D tan (π/8)
    ou D x 0,414

    Après avoir tracé les limites des faces, les parties à enlever sont matérialisées avec de la peinture rouge,

    et enlevées par les adhérents, Jean Paul, Philippe … au rabot électrique portatif et avec le sourire !

    en laissant la base du mât avec une section carrée sur une longueur de 1,50 mètre qui s’ajustera dans le sabot et l’étambrai du bateau.

    Troisième étape : on passe à 16 faces,
    la largeur de chaque face étant égale à D tan (π/16), ou D x 0,199.
    Pour tracer la limite des faces sur toute la longueur du mât, nous avons choisit de les marquer à intervalles réguliers en passant par la circonférence qui est facile à mesurer avec un mètre ruban, en divisant par 3,14 avec une calculette on a le diamètre.
    En pratique tan π/16 étant très proche de 0,2 : pour avoir la largeur des faces on multiplie le diamètre par 2 et on divise par 10 ( Ex : pour un diamètre de 115 mm on aura une facette de 11,5 x 2 = 23 mm )

    Les 16 faces sont réalisées au rabot électrique et les arêtes légèrement cassées, puis la finition avec une bande de papier de verre pour faire un mât bien rond.

    Les fentes sont bouchées à la résine époxy et le mât est enduit d’un mélange d’huile de lin et de goudron norvégien, par Léo …

    La réalisation de la base du mât a nécessité la confection d’un gabarit pour vérifier les angles. Le mât pouvant s’incliner jusqu’à 30° en arrière par rapport à la verticale sa semelle est à 60° de l’axe du mât. L’avant est également légèrement biseautée comme le montre notre photo pour mieux se loger dans le sabot.

    Photos de Marie-O, Léo, Antoine et Joël

  • Remplacement du pont arrière du Loud

    Remplacement du pont arrière du Loud

    Le pont arrière du Loud était à remplacer entièrement : les virures disjointes, les barrots pourris, la grosse poutre transversale cassée.

    Tout à été déposé

    et disposé sur le sol pour en garder le modèle.

    Ce travail a été confié à Alexandre et Vincent tout deux stagiaires venus de Skol Ar Mor.
    Vincent prend ses mesures pour brocheter le gabarit de la bauquière.

    Elle sera échancrée pour recevoir les barrots.
    La poutre transversale, taillée dans une traverse de chemin de fer a demandé un gros travail à Alexandre qui a dû entamer une partie du pavois bâbord pour la mettre en place !
    C’est rentré pique-poil, au millimètre !
    À noter que les jambes de force horizontales et verticales ont dû également être déposées.

    Alexandre met en place la sous-bauquière fraichement découpée en y mettant les pieds et les mains !

    À la fin de leur stage tous les barrots sont en place, ça commence à ressembler à un pont !
    Bravo !

    L’équipe de bénévole de l’association va pouvoir mettre en place les virures de pont,

    qui seront vissées

    et tamponnées.

    La dernière latte ajustée au rabot est posée.

    Les encadrements des écoutilles seront conservés et restaurés, la cloison remplacée.

    Jacques et Antoine confectionnent les capots

    qui seront calfatés

    Le pont est maintenant terminé.

    La restauration du Loud avance.

  • Restauration de la pointe de l’étrave du Loud

    Restauration de la pointe de l’étrave du Loud

    Quel plaisir d’avoir pu participer à la restauration d’une toute petite partie du Loud : la pointe de l’étrave.

    De passage au chantier pour une mini participation à la peinture du Loud, j’ai entendu demander du bois d’olivier pour restaurer cette partie du bateau. En effet toute la charpente est en olivier, travail magnifique des charpentiers de Kerkennah et Joël Jacques Antoine souhaitaient, dans l’esprit de la restauration, garder le même bois. J’ai pu trouver avec l’aide d’un ami de Nyons 2, 3 jolis morceaux de vieux troncs et les ai ramenés à Sète. Joël bien entouré, s’est lancé étape par étape, sous mes yeux ébahis, dans l’élaboration de la méthode, le découpage des planches, le rabotage, le modelage, le choix du mode de fixation, pour fabriquer ce triangle vital pour l’équilibre du bateau, une sorte de lamellé/collé incroyable.

    Ci-après en photos les étapes de cette réalisation.

    oliveraie Nyons

    Verger de Nyons où l’on a pu trouver quelques beaux morceaux d’oliviers.

    Le témoin pour un coup de pinceau « symbolique »

    Le Loud face à l’étang, en cure de jouvence. On voit sa charpente en bois d’olivier

    Le triangle manquant de l’étrave…

    Les bois d’olivier dans lesquels seront taillées les planches

    Planches obtenues par sciage rabotage des bois d’oliviers par Joël et les machines à bois diaboliques

    Une première tranche et les chevilles

    Une 2 ème planchette, chevillée, collée

    Voici la 3ème tranche aussi solidement fixée, en resterons nous là ? après discussion entre Jacques et Joël la décision est prise de consulter les archives

    Il faut se rendre à l’évidence, Joël se remet au boulot pour obtenir ce profil à fendre la mer.

    Quel beau travail, que de cogitations et d’énergie soutenues, aux sources du temps.

    Chapeau les artistes !

    Léo